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1676prince lui avoit donné à Laval un bénéfice de quatre mille livres de rente ; quelqu’un parla[1] d’un dévolu, à cause de ce que vous savez ; l’abbé du Plessis[2] le prévint à Rome, et l’obtint, et contre le sentiment de toute sa famille il le fit signifier[3], croyant, disoit-il, faire un partage de frère avec Villebrune. Cependant il n’en a point profité, car M. de la Trémouille a prétendu que le bénéfice dépendant de lui, il falloit avoir son consentement : de sorte qu’il n’est rien arrivé, sinon que Villebrune n’a plus rien, que l’abbé du Plessis n’a pas eu un bon procédé, et que M. de la Trémouille n’a pas osé redonner le bénéfice à Villebrune, qui a toujours été en basse Bretagne depuis ce temps, fort estimé et vivant bien. Si le hasard vous l’avoit mis dans votre chapitre[4], je vous trouverois assez heureuse de pouvoir parler avec lui de toutes choses, et d’avoir un très-bon médecin ; car c’est cette science qui l’a fait aller à Montpellier pour apprendre des secrets qu’il ne croit réservés qu’au soleil de Languedoc. Voilà ce que la vérité m’a obligée de vous dire. Je veux en écrire à Vardes[5], car ce pauvre homme me fait pitié. Voyez un peu comme je me suis embarquée dans cette longue narration.

L’affaire de la Brinvilliers va toujours son train. Elle

    Tarente avait également abjuré en 1628 entre les mains de Richelieu. Quant à la princesse de Tarente et à sa fille, elles restèrent protestantes.

  1. « Quelque prétendant parla, etc. » (Édition de 1754.)
  2. Serait-ce un parent de Mlle du Plessis d’Argentré ?
  3. « Le prévint à Rome, et obtint le bénéfice : ce fut contre le sentiment de toute sa famille qu’il fit cette démarche, » (Édition de 1754.)
  4. Il y a un chapitre à Grignan, fondé par les ancêtres de M. de Grignan. (Note de Perrin.)
  5. « Je veux écrire à Vardes pour le lui recommander. » (Édition de 1754.)