1676mandé. Mon fils n’est point encore passé ; il ne va point en Allemagne, c’est dans l’armée du maréchal de Créquy[1] : cette seconde campagne me déplaît[2]. Mme de Noailles me disoit hier que, sans avoir pu se tromper, elle étoit accouchée d’un fils à huit mois, qui a très-bien vécu ; il a seize ans[3]. Je suis toute à vous, ma très-chère, et cette amitié fait ma vie.
555. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ
À MADAME DE GRIGNAN.
JE vis hier au soir le cardinal de Bouillon, Caumartin et Barrillon ; ils parlèrent fort de vous ; ils commencent, disent-ils, à se rassembler en qualité de commensaux ; mais hélas le plus cher[4] nous manquera.
M. de Louvois est parti pour voir, ma chère bonne, ce que les ennemis veulent dire[5]. On dit qu’ils en veulent à Maestricht[6] : Monsieur le Prince ne le croit pas. Il a eu enfin de grandes conférences avec le Roi ; on disoit qu’on l’enverroit ; mais il en est entre s’offrir et être prié : on attend les courriers de M. de Louvois[7]. Il est vrai que
- ↑ La Gazette du 4 juillet énumère les troupes que le marquis de Renel doit, par ordre du Roi, mener au maréchal de Créquy.
- ↑ « Cela me paroît une seconde campagne qui me déplaît. » (Édition de 1754.)
- ↑ Ce fils était Jean-François, marquis de Noailles et de Montclar, qui mourut en 1696, à l’âge de trente-six ans.
- ↑ Lettre 555.— Le cardinal de Retz. (Note de Perrin.)
- ↑ C’estle texte de 1725 et de 1726. Perrin a remplacé dire par faire.
- ↑ Maestricht fut en effet investi le 7 juillet.
- ↑ Voyez ci-dessus, p. 367, note 2. — Nous avons suivi pour ce passage le texte de l’édition de Rouen (1726) voici quel est celui de la Haye « Mais entre s’offrir et être prié, il y a différence, etc. » Ces