1676bonne d’Escars ; jamais il ne s’est vu tant de monde, ni Paris si ému ni si attentif ; et demandez-moi ce qu’on a vu, car pour moi je n’ai vu qu’une cornette ; mais enfin ce jour étoit consacré à cette tragédie. J’en saurai demain davantage et cela vous reviendra.
On dit que le siège de Maestricht est commencé, celui de Philisbourg continué : cela est triste pour les spectateurs. Notre petite amie[1] m’a bien fait rire ce matin : elle dit que Mme de Rochefort, dans le plus fort de sa douleur, a conservé une tendresse extrême pour Mme de Montespan, et m’a contrefait ses sanglots au travers desquels elle lui disoit qu’elle l’avoit aimée toute sa vie d’une inclination toute particulière. Êtes-vous assez méchante pour trouver cela aussi plaisant que moi ?
Voici encore une autre sottise ; mais je ne veux pas que M. de Grignan la lise. Le petit Bon[2], qui n’a pas l’esprit d’inventer la moindre chose, a conté naïvement qu’étant couché l’autre jour familièrement avec la Souricière[3], elle lui avoit dit, après deux ou trois heures de conversation : « Petit Bon, j’ai quelque chose sur le cœur contre vous. — Et quoi, Madame ? — Vous n’êtes point dévot à la Vierge ; ah vous n’êtes point dévot à la Vierge : cela me fait une peine étrange. » Je souhaite que vous soyez plus sage que moi et que cette sottise ne vous frappe pas, comme elle m’a frappée.
On dit que Louvigny[4] a trouvé sa chère épouse écrivant une lettre qui ne lui a pas plu ; le bruit a été grand.
- ↑ Mme de Coulanges. (Note de Perrin.)
- ↑ Le comte de Fiesque. (Note du même.)
- ↑ Mme de Lyonne. Voyez la lettre du 17 avril 1676, p. 414, et la Correspondance de Bussy, tome III, p. 234 et 235.
- ↑ Voyez tome II, p. 215, note 12. — Le nom est écrit en entier dans le manuscrit et dans l’édition de la Haye (1726). Celles de Perrin ne donnent que l’initiale L***.