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Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 4.djvu/545

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indignes d’être nos ennemis. Ma très-chère et très-aimable, je suis entièrement à vous : n’en doutez jamais.

Mon fils est dans l’armée de M. de Schomberg : c’est présentement la plus sûre. Que me dites-vous des Grignans qui viennent d’arriver ? J’en embrasse tout autant qu’il y en aura, et salue très-respectueusement Monsieur l’Archevêque[1].


1676

560. — DE MADAME DE GRIGNAN
AU COMTE DE BUSSY RABUTIN.

Deux mois après que j’eus reçu cette lettre de Mme.de Sévigné (no 541, p. 463), je reçus celle-ci de Mme de Grignan[2].
À Grignan, ce 22e juillet 1676.

JE vous supplie, Monsieur, de faire mes compliments à Madame votre fille, sur la mort de Monsieur son mari. Vous savez mieux que moi ce qu’il lui faut dire en cette occasion. Je lui ferois un compliment fort mauvais et fort commun, qui ne la consoleroit point[3] si elle est affligée, et qui lui paroîtroit impertinent, si elle ne l’est pas. Je

  1. L’archevêque d’Arles.
  2. LETTRE 560. — À cette introduction une main autre que celle de Bussy a ajouté ces mots : « sur la mort du marquis de Coligny. »
  3. « Un fort mauvais compliment et fort commun, qui ne la contenteroit point. » (Manuscrit de l’Institut.) — Les autres variantes de ce manuscrit sont, quatre lignes plus bas : « de l’intérêt que je prends ; » un peu plus loin : « ne me dispensera, » pour « ne me dispense ; » à la phrase suivante « : car je vous avoue qu’il me faut du temps à me résoudre de vous parler, etc. ; » deux lignes plus bas : « qui doivent m’accoutumer ; » à l’autre phrase : « quand je lui fis l’affront de la faire grand’mère. » Les quatre lignes suivantes manquent, et la lettre se termine ainsi : « Au reste, Monsieur, je vous recommande sa rate. Vous êtes pour ses vapeurs le meilleur pendillon du monde. » — « En termes d’horlogerie, le pendillon désigne la verge rivée avec la tige de l’échappement pour communiquer le mouvement au pendule et le maintenir en vibration. » (Dictionnaire de Trévoux.)