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Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 4.djvu/548

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tifié dans l’esprit de tout le monde. Il y a eu des choses extraordinaires dans ce procès ; mais on ne peut les dire. Le cardinal de Bonzi disoit toujours en riant que tous ceux qui avoient des pensions sur ses bénéfices ne vivroient pas longtemps, et que son étoile les tueroit. Il y a deux ou trois mois que l’abbé Foucquet, ayant rencontré cette Éminence dans le fond de son carrosse avec Penautier, dit tout haut : « Je viens de rencontrer le cardinal de Bonzi avec son étoile[1]. » Cela n’est-il pas bien plaisant ? Tout le monde croit comme vous qu’il n’y aura pas de presse à la table de Penautier. On ne peut écrire tout ce qu’on entend dire là-dessus. Je savois tantôt mille choses très-bonnes à vous endormir ; je ne m’en souviens plus : quand elles reviendront, je les écrirai vitement.

Adieu, ma très-aimable et très-chère : il est tard, je ne suis pas en train de discourir. J’ai passé tout le soir avec d’Hacqueville dans le jardin de Mme de la Fayette ; il y a un jet d’eau, un petit cabinet couvert : c’est le plus joli petit lieu du monde pour respirer à Paris. Je vous embrasse mille fois, ma très-chère, et vous remercie de la joie que vous répandez dans mon cœur, en m’assurant de votre retour avant l’hiver.


1676

562. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN
À MADAME DE GRIGNAN.

Le lendemain du jour que j’eus reçu cette lettre (no 560, p. 539), j’y fis cette réponse.

À Paris, ce 27e juillet 1676.

Vous avez raison, Madame, vous n’eussiez rien écrit

  1. Le cardinal de Bonzi étoit regardé comme un de ceux qui protégeoient Penautier le plus ouvertement. (Note de Perrin.)