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qui vaille à ma fille sur la mort de son mari ; et vous avez bien plus d’esprit avec moi, que vous n’auriez eu avec elle[1]. Je lui ferai votre compliment, et je ne lui dirai ni plus ni moins que ce qu’il lui faut dire. On ne connoît pas cette juste mesure d’aussi loin que vous êtes. Je lui dirai encore la joie que vous aurez[2] de son heureux accouchement ; mais je ne vous dispenserai pas de m’écrire en cette rencontre. Je vous permettrai seulement de badiner avec moi ; car pour l’humeur, je suis plus loin du barbonnage que vous. Écrivez-moi encore une fois ou deux, et puis venez m’aider à désopiler la rate de Madame votre mère. Votre absence empêche l’effet de mes remèdes.



1676

563. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ
À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, mercredi 29e juillet.

Voici, ma bonne, un changement de scène qui vous paroîtra aussi agréable qu’à tout le monde. Je fus samedi à Versailles avec les Villars : voici comme cela va. Vous connoissez la toilette de la Reine, la messe, le dîner ; mais il n’est plus besoin de se faire étouffer, pendant que Leurs Majestés sont à table ; car, à trois heures, le Roi, la Reine, Monsieur, Madame, Mademoiselle, tout ce qu’il y a de princes et princesses, Mme de Montespan, toute sa suite, tous les courtisans, toutes les dames,

  1. LETTRE 562. — La fin de cette première phrase : « et vous avez bien plus d’esprit, etc., » manque dans le manuscrit de l’Institut. À la cinquième ligne de la lettre, on lit : « ni plus ni moins qu’il ne lui faut dire. »
  2. Dans notre copie autographe, Bussy a écrit, sans doute par erreur, avez pour aurez.