Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/101

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1676 préjugé pour le duché. Cette nouvelle est un peu crue : comme elle est présentement à Paris, d’Hacqueville ne manquera pas de vous l’apprendre.

Je reçois, ma fille, votre lettre du 30e, et vous n’avez pas reçu la mienne : quelle sottise à la poste ! elle étoit toute propre à vous instruire : surtout je décidois[1]sur votre départ, et je vous conjurois, par pure tendresse, sans autre vue,[2] de ne le point différer. C’est ce que je vous demande encore par les mêmes raisons : vous suivrez ce conseil, si vous avez pour moi autant d’amitié que je vous en crois. Dans cette confiance, je ne me remettrai point à vous dire combien je le souhaite, ni combien six semaines font à mon impatience. Mme  de Soubise est allée voir son mari malade en Flandre : cela me plaît ; voyez la Gazette de Hollande[3]. Je vous répondrai mieux vendredi[4]. Adieu, ma très-chère : j’embrasse tendrement le seigneur Comte.

  1. 31. « Mais quoi ! vous n’aviez point reçu la mienne du 21 ! Elle étoit toute propre à vous instruire : je décidois, etc. » (Édition de 1754.)
  2. 32. Ces trois mots manquent dans l’édition de 1754.
  3. 33. On lit dans la Gazette d’Amsterdam du 1er octobre, sous la rubrique de Paris, 25 septembre : « Mme  de Soubise, une des plus belles personnes de la cour, s’étoit absentée pour quelque ombrage qu’elle y donnoit à d’autres, mais on l’a rappelée… »
  4. 34. Cette petite phrase ne se trouve pas dans l’édition de 1754.