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1676

586. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À MADAME DE GRIGNAN[1].

Quinze jours après que j’eus écrit cette lettre (no 580, p. 72), j’allai à Livry voir Mme de Sévigné, et là j’écrivis cette lettre à Mme de Grignan.
À Livry, ce 7e octobre 1676.

Il y a trois jours que je suis ici, Madame. Je pense que vous me faites assez l’honneur de m’estimer pour croire que la rate de Madame votre mère et la mienne en ont mieux valu. Elle m’a montré un endroit de la dernière lettre que vous lui avez écrite, où vous me faites un compliment sur la prison de mon fils : je vous en rends mille grâces, Madame. Mais vous m’en aviez promis un sur la qualité de grand-père que je porte fort indignement[2] car je suis à cent lieues de la gravité requise[3]. Je n’en sais point du tout faire les fonctions ; je n’en suis pas moins gai, et j’espère de devenir bisaïeul sans en être plus grave. Mais quand arriverez-vous, Madame ? Vous vous faites bien desirer, sans avoir besoin de ce secours pour nous faire bien aises de vous revoir.

Revenez vite à nous, Grignan,
Quittez pour un temps la Provence ;
N’attendez pas le bout de l’an,
Revenez vite à nous, Grignan ;

  1. Lettre 586. — 1. Ce billet manque dans notre manuscrit ; la première moitié se trouve dans le manuscrit de l’Institut, où la date du 7 octobre est parfaitement lisible. C’est du 7 aussi qu’il est daté dans l’édition des Lettres de Bussy de 1709 (tome V, p. 384). M. Latanne l’a daté du 10, comme l’édition de 1818.
  2. 2. Voyez la lettre de Mme de Grignan à Bussy, du 22 juillet 1676, tome IV, p. 540,
  3. 3. La lettre s’arrête ici dans le manuscrit de l’Institut. La fin est tirée de l’édition de 1709 des Lettres de Bussy, où le billet tout entier a été imprimé pour la première fois.