1676 contre lui sont MM. Pussort[1], Boucherat, Pommereuil et Fienbet. On a pris six filles à Chelles pour être abbesses deçà et delà : la d’Oradour[2]n’en est pas, dont elle est tout à fait mortifiée, car elle a extrêmement l’esprit et la vocation de la petite cour orageuse des abbayes.
Je suis très-fâchée, et[3], j’ai toujours vu avec chagrin le peu de séjour que M. de Grignan a fait dans son château : sa dépense ni ses occupations n’ont pas eu d’intervalle. Je trouve la Provence si sujette à des événements, et j’y trouve la présence de son gouverneur si nécessaire[4], que je tremble toujours pour son congé. Je ne vous parlerai plus de votre départ ; vous dites qu’il dépend de Dieu et de moi : pour de mes volontés et de mes décisions, vous n’en pouvez pas douter ; il est donc question présentement de la volonté de Dieu, et de la vôtre : ma fille, ne lui donnez point la torture ; suivez librement votre cœur, et même votre raison. Les reproches me sont sensibles ; il faut qu’ils me le soient beaucoup, puisque j’y ferai céder, s’il le faut, mes plus sensibles intérêts[5]Vous êtes raisonnable, vous m’aimez, vous voyez mieux que moi ce que vous voulez et ce que vous pouvez, et les choses dont vous êtes blessée : c’est à vous à décider librement ; car je suis assurée que M. de Grignan et Monsieur l’Archevêque consentiront à tout ce que vous voudrez.
- ↑ 5. « Les commissaires étoient MM. Pussort, etc. » (Édition de 1734)
- ↑ 6. Ne serait-ce pas Françoise Garnier, sœur cadette de Mme d’Orgères, qui épousa en 1640 Georges de Bermondet, baron d’Oradour, parent du grand maître la Meilleraye ? Peut-être était-elle veuve. Elle avait été célèbre par sa beauté et ses intrigues. Dans l’édition de 1734, au lieu du nom propre, il y a simplement la D***
- ↑ 7. Ces cinq premiers mots manquent dans l’édition de 1754
- ↑ 8. Et la présence de Monsieur son gouverneur m’y paroît si nécessaire. » (Édition de 1754.)
- ↑ 9. « Mes plus chers intérêts. » (Ibidem.)