1677 on me met à causer[1], je ne fais pas trop mal aussi ; de sorte qu’on ne peut pas être mieux ensemble que nous y sommes. Si les oreilles vous tintent, ne croyez pas que ce soit une vapeur, c’est que nous parlons fort de vous.
J’espérois, ma bonne, trouver ici de vos lettres ; j’avois déjà été trompée à Auxerre ; huit ou neuf jours sans entendre un mot de vous me paroît bien long[2] : j’en suis un peu triste. J’espère en recevoir avant que de fermer cette lettre ; c’est une chose bien essentielle à mon cœur que de vous aimer et de penser à vous. Nous avons déjà commencé à gronder de nos huit mille francs de réparations[3] et de ce qu’on a vendu mon blé trois jours avant qu’il soit enchéri ; cette petite précipitation me coûte plus de deux cents pistoles ; je ne m’en soucie point du tout ; voilà où la Providence triomphe quand il n’y a point de ma faute ni de remède[4], je me console tout aussitôt. Je n’ai trouvé ici que les mêmes nouvelles que je reçus à Melun, c’est-à-dire la levée du siége de Charleroi. Nos bons ennemis ne songent qu’à ne point troubler ma tranquillité aussi je les aime tendrement[5]. Je vous envoyai un gros paquet d’Auxerre ; je l’avois écrit de deux ou trois endroits. L’hôtesse où vous avez logé, qui vous aime tant et que j’allai moi-même voir le soir, ne manquera pas de l’envoyer à Lyon.
- ↑ 6. « Et quand on me met en train. » (Édition de 1754.)
- ↑ 7. « Me paroissent bien longs. » (Ibidem.)
- ↑ 8. À Bourbilly.
- ↑ 9. Les mots ni de remède manquent dans les deux éditions de Perrin. Les deux dernières phrases de la lettre ne sont également que dans notre manuscrit.
- ↑ 10. Ce membre de phrase manque dans le manuscrit.