Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/337

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1677 riez ; mais aussi ils ne tombent pas à terre ; vous ne sentez point l’agrément de ce que vous dites, et c’est tant mieux. Vous avez un peu d’envie de vous moquer de votre petite servante, et du corps de jupe, et du toupet ; mais vous m’aimeriez si vous saviez le bon air que j’avois à la fontaine.

Je crois[1] que la Carnavalette nous sera meilleure que l’autre maison qu’on nous avoit indiquée, mais qui est fort petite, et où pas un de vos gens ne pourroit loger. Nous verrons ce que fera le grand d’Hacqueville : je meurs de peur que Mme de Lillebonne ne veuille pas déloger.

Je suis toujours fort en peine de Corbinelli ; il a été rudement traité de la fièvre tierce : le délire, et tout ce qui peut effrayer ; il a pris de l’or potable[2], nous en attendons l’effet.

Ma fille, parlez-moi toujours de vous et de votre santé : ne faites-vous rien du tout pour vous remettre de vos deux saignées ? Quelle maladie, bon Dieu ! et quelle frayeur cela ne doit-il point donner à ceux qui vous aiment !

Voilà le chevalier auprès de moi, et la compagnie ordinaire, avec un homme qui assurément joue mieux du violon que Baptiste[3]. Nous voudrions bien vous envoyer, et à M. de Grignan, une chacone[4] et un écho dont il nous charme, et dont vous serez charmée : vous l’entendrez cet hiver.

  1. 4. Ce paragraphe n’est pas dans le texte de 1734.
  2. 5. Voyez tome IV, p. 509, note 22.
  3. 6. Lully..
  4. 7. « Air de musique, ou danse, qui est venue des Mores, dont la base est de quatre notes, qui procèdent par degrés conjoints, sur laquelle on fait plusieurs accords et plusieurs couplets qui ont un même refrain. » (Dictionnaire universel de Furetière.)