Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/382

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1677 la Grande-Duchesse seroit un peu plus souvent à Montmartre. La Reine a sauvé la folle d’être chassée : peut-être que tout cela n’est point vrai ; mais le bruit n’en est bon ni pour l’un ni pour l’autre. Mme de Coetquen est grosse ; voudriez-vous en rire ? Riez-en. Mme T** a trouvé grâce devant Mme de Montespan : elle l’a vue à Bourbon l’année passée ; Mme de Montespan l’a été voir à la campagne, et lui a fait donner[1] une abbaye de vingt mille livres de rente pour une de ses sœurs : cette femme est si peu digne[2] des faveurs qu’elle reçoit, que c’est un murmure. Je suis en train de dire des nouvelles. Il y a un petit air de Copenhague dans cette lettre[3], qui vous fera souvenir agréablement de ma bonne marquise de Lavardin[4]. L’espérance de vous voir et de vous embrasser me donne beaucoup de joie. Adieu, ma très-aimable.

  1. 8. « Mme T** a trouve grâce devant Mme de Montespan, qui la vit à Bourbon l’année passée, et lui a fait donner, etc. » (Édition de 1754.) — Cette Mme T** *est Élisabeth-Angélique Favier du Boulay, femme de l’avocat général Talon. Nous lisons dans la Gazette du 6 novembre que le Roi donna l’abbaye de Sainte-Menehoust, près Bourbon (lisez : « de Saint-Menoux, à deux lieues de Bourbon-l’Archambault » ), à la dame (Marie-Gabrielle) du Boulay (Favier), religieuse des filles de la Croix, belle-sœur du sieur Talon, morte à Bourbon le 13 juin 1695. Voyez le Gallia Christiana, tome II, p. 180.
  2. 9. Le texte de 1754 ajoute : « par quelque côté que ce soit. »
  3. 10. Mme de Sévigné fait sans doute allusion aux nouvelles qu’elle donnait à sa fille sur les aventures de la cour de Copenhague dans ses lettres de Bretagne de 1675. Voyez notamment la lettre du 2 octobre, tome IV, p. 156-158.
  4. 11. Elle aimoit beaucoup les nouvelles. (Note de Perrin.) — La lettre finit ici dans l’impression de 1754