Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/404

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Je vous ai renvoyé votre courrier aussitôt que j’ai pu. Les réponses sont allées par la poste ; vous devez les avoir ; on les a sollicitées ; jamais Parère n’a pu les donner plus tôt. Pour les gazettes, j’ai ordonné à Rousseau de vous les envoyer tous les ordinaires ; ainsi je n’ai point pris d’autre soin ; je comprends la nécessité de ces sortes d’amusements en province, non pas pour vous, mais pour vos courtisans.

Je ne suis point surprise de l’agrément de vos projets pour passer votre hiver à Paris en bonne compagnie. Je sais que vous avez le meilleur goût du monde, et que vous verrez d’aussi jolies femmes que je verrai de jolis hommes : nous aurons les soirs de jolies relations à faire de nos journées. Hier je passai la mienne chez Mme de la Fayette, et je soupai chez la Schomberg ; pour chapeau nous eûmes l’abbé Têtu ; n’êtes-vous[1]


1677

* 674. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE ET A LA COMTESSE DE GUITAUT.

Ce 23e décembre.

Je ne pense pas qu’on puisse jamais avoir un meilleur correspondant que vous. Ah ! plût à Dieu que vous l’eussiez été dès le commencement de mes réparations de Bourbilly ! Combien d’argent, combien de lattes épargnés ! Sérieusement, j’admire vos soins, et je suis attachée à vous, Monsieur et Madame, par tant de sortes de raisons, que je ne pourrois pas secouer votre joug sans beaucoup de félonie. À propos, n’avez-vous pas vu la généalogie de M. de Noailles et les traits qu’il donne in-

  1. 19. La fin de la lettre manque.