1678
682. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À MADAME DE SÉVIGNÉ.
Je voudrois bien plaire à tout le monde, Madame, je veux dire à tous les honnêtes gens ; mais au moins je préférerois votre approbation à toutes les autres, si je n’en pouvois avoir qu’une. Vous êtes trop bonne de songer à moi autant que vous faites ; quand la cour sera revenue, vous ferez ce que vous jugerez à propos touchant ce que je vous ai envoyé.
Je suis d’accord qu’il y doit avoir quelque différence entre le style des mémoires et celui de l’histoire ; mais elle ne me paroit pas si grande que l’on doive croire[2] qu’un faiseur de bons mémoires ne fasse aussi bien une histoire. Dans tous les deux ouvrages, le style, à mon avis, doit être net et pressé. Si j’y songeois davantage, je vous dirois bien encore d’autres choses qui doivent être communes à ces deux ouvrages ; mais je traite ceci plus amplement dans la lettre que j’écris à notre ami[3].
Il est vrai[4] que Mme de Bussy a changé de logis ; elle loge maintenant rue Vaugirard, près du Calvaire[5].
Comment ne seroit-on pas dans l’incertitude de la trêve ou de la guerre, puisque je suis assuré que le Roi
- ↑ Lettre 682. — 1. Cette lettre est datée du 14e dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale.
- ↑ 2. « Que l’on ne doive croire. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.) — C’est d’après ce même manuscrit que nous donnons fasse ; dans le nôtre, on lit fisse.
- ↑ 3. Voyez la lettre suivante.
- ↑ 4. Cette phrase n’est que dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale.
- ↑ 5. Voyez tome III, p. 230, note 3.