Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/461

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1678 charge de capitaine des Cent-Suisses, j’aimerois mieux, si j’étois à la place de M. de Vardes, que mon gendre l’eût qu’un autre, dès que cela ne seroit pas une condition qui rendroit ma fortune meilleure. Mandez-moi s’il a eu ordre de se défaire de sa charge, ou s’il l’a demandé.

On m’écrit que la maladie dont Mme  de Monaco est morte lui a fait faire pénitence[1], et qu’elle est de ces gens de l’Évangile qui sont payés pour la dernière heure comme ceux qui sont venus le matin[2] ; cependant vous me mandez que personne n’a fait son éloge : je ne l’en plains pas davantage. Le bien ou le mal que l’on dit de nous après notre mort nous est bien indifférent.

Il est vrai que la bonne femme Toulongeon condamne fort l’impatience que vous avez de vouloir traiter avec Mme  Frémyot, avant que de voir si dans la première année de son mariage elle ne deviendra pas grosse ; et pour moi[3], quelque souvenir que j’aie du plaisir qu’il y a de payer ses dettes, je n’ai pas été contre ce sentiment. Les premières couches d’une femme qui approche

    France. Voyez les Recherches des connétables, maréchaux, etc., par Mathas, p. 5 ; Paris, 1623 ; et le P. Anselme, tome VI, p. 631. (Note de l’édition de 1818.)

  1. 5. Mme  de Scudéry écrivait à Bussy le 10 juin : « Madame de Monaco est morte en prédestinée : une maladie lente l’a mise en état de pénitence ; elle n’avoit plus figure humaine quinze jours avant que de mourir. » À M. de la Rongère, qui, de son côté, avait écrit à Bussy le 5 juin : « Mme  de Monaco est enfin morte beaucoup mieux qu’elle n’avoit vécu, » Bussy répondait le 16 : « La mort de Mme  de Monaco prêche mieux la cour, à mon gré, que le P. Bourdaloue ; cependant peu de gens en profitent. » Voyez le manuscrit de la Bibliothèque impériale, tome VIII, p. 528, 530 et 535.
  2. 6. Voyez le chapitre xx de l'Évangile de saint Mathieu, versets 1-16
  3. 7. « Pour moi » manque dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale, qui donne, à la ligne suivante, « cet avis, » au lieu de « ce sentiment ; » et quatre lignes plus loin : « pour payer encore l’intérêt, etc. »