Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/516

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plaisant, de l’agréable et du badin. Ne vous amusez pas à me dire que ce sont la plupart synonymes : c’est le langage ou des paresseux ou des ignorants. Je suis après à définir tout, bien ou mal, il n’importe. Faites la même chose, je vous en prie.

Que dites-vous de la vente de notre charge[1] ? C’est le Roi qui l’achète ; il n’en veut donner que six cent mille francs ; on dit cependant que Tilladet l’aura, et que le chevalier Colbert[2] aura celle de Tilladet.

Ô gens heureux ! ô demi-dieux !


710. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À MADAME DE SÉVIGNÉ ET À CORBINELLI.

Le même jour que je reçus cette lettre, j’y fis cette réponse.
À Autun, ce 31e décembre 1678.

à madame de sévigné.

S’il ne faut que faire ce que vous me mandez, Madame, nous sommes gens heureux et demi-dieux.

Si vous saviez le redoublement d’estime et d’amitié que j’ai pour M. le cardinal de Retz, depuis les grâces que j’ai appris[3] qu’il a faites à notre ami, vous com-

  1. 16. la charge de colonel des Cent-Suisses de Vardes. Voyez ci-dessus, p. 460, et note 12.
  2. 17. Antoine-Martin, fils de Colbert, plus tard bailli et grand’croix de Malte, général des galères de cet ordre, commandeur de Boncourt, colonel du régiment de Champagne et brigadier des armées du Roi. Il fut blessé à Valcourt le 15 août 1689, et mourut le 2 septembre suivant. La charge de maître de la garde-robe qu’avait le marquis de Tilladet fut donnée en 1679 à Louis Caillebot de la Salle. Voyez la lettre du 20 octobre 1679.
  3. Lettre 710. — 1. Nos deux manuscrits portent : « que j’ai apprises qu’il a faites »