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Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/523

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Voilà mes chevaux, dont vous ferez tout ce qui vous plaira[1]

Suscription : Pour Madame de Grignan.


1678

* 713. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN[2].

Il faut, ma chère bonne, que je me donne le plaisir de vous écrire, une fois pour toutes, comme je suis pour vous. Je n’ai point l’esprit de vous le dire ; je ne vous dis rien qu’avec timidité et de mauvaise grâce ; tenez-vous donc à ceci. Je ne touche point au fond de la tendresse sensible et naturelle que j’ai pour vous ; c’est un prodige. Je ne sais pas quel effet peut faire en vous l’opposition que vous dites qui est dans nos esprits ; il faut qu’elle ne soit pas si grande dans nos sentiments, ou qu’il y ait quelque chose d’extraordinaire[3] pour moi, puisqu’il est vrai que mon attachement pour vous n’en est pas moindre. Il semble que je veuille vaincre ces obstacles, et que cela augmente mon amitié plutôt que de la diminuer : enfin, jamais, ce me semble, on ne peut aimer plus parfaitement. Je vous assure, ma bonne, que je ne suis occupée que de vous, ou par rapport à vous, ne disant et ne faisant rien que ce qui me paroît vous être le plus utile. C’est dans cette pensée que j’ai eu toutes les conversa-

  1. 4. Cette phrase se trouve, ainsi que la suscription, au verso de la troisième et dernière page de la lettre.
  2. Lettre 713 (revue sur l’autographe). — 1. Voyez la note 1 de la lettre 711, p. 514, et comparez cette lettre 713 à celles du 18 septembre et des 4 et 20 octobre 1679.
  3. 2 L’autographe porte extrordinaire, sans a.