1679 M. de Montausier, et comme M. de la Feuillade, courtisan passant tous les courtisans passés, a fait venir un bloc de marbre qui tenoit toute la rue Saint-Honoré, et comme les soldats qui le conduisoient ne voulant point faire de place[1] au carrosse de Monsieur le Prince, qui étoit dedans, il y eut un combat entre les soldats et les valets de pied ; le peuple s’en mêla, le marbre se rangea, et le prince passa. Le prélat vous pourra conter encore que ce marbre est chez M. de la Feuillade, qui fait ressusciter Phidias ou Praxitèle pour tailler la figure du Roi à cheval dans ce marbre, et comme cette statue lui coûtera plus de trente mille écus[2].
Il me semble que cette lettre ressemble assez aux chapitres de l’Amadis, ou à ceux qu’on a faits pour les imiter, comme celui-ci :
Et comme Tonquin d’Armorique n’étoit autre que René de Guingo ;
Et comme ayant trouvé sa mie, il ne savoit bonnement que lui dire.
Je suis tellement libertine quand j’écris, que le premier tour que je prends règne tout du long de ma lettre.
- ↑ 8. Notre manuscrit donne ici : « ne vouloient point faire place. »
- ↑ 9. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale : « et comme cette galanterie lui coûtera, etc. ; » à la seconde ligne du paragraphe suivant, « de l’Amadis de Gaule : Et comme Tonquin, etc. » — Le monument élevé à Louis XIV par le duc de la Feuillade sur la place des Victoires ne fut inauguré qu’en 1686. Ce fut définitivement un groupe, non de marbre, mais de bronze doré, posé sur un piédestal de marbre blanc : voyez le Dictionnaire de Paris de Hurtaut et Magny, tome IV, p. 33 et suivantes ; l’Histoire de Paris de M. Lavallée, tome II, p. 201, et les Mémoires de Choisy, tome LXIII, p. 202 et 203.
gouverneur du Berry ; et venait encore d’être nommé grand veneur à la place du marquis de Soyencourt, mort le 12 juillet. Voyez dans la Correspondance de Bussy la lettre de Jeannin du 27 juillet 1679.
