Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/86

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1676 ils ont raison de craindre le transport. Cependant[1], comme les redoublements sont moindres, il y a tout sujet de croire que tout ira bien. On vouloit lui faire prendre ce matin de l’émétique ; mais elle avoit si peu de raison, qu’on n’a pu lui en faire prendre que cinq ou six mauvaises gorgées, qui n’ont pas fait la moitié de ce qu’on desiroit. Il me semble que vous avez envie d’être en peine de moi, dans l’air de fièvre de cette maison ; je vous assure que je me porte bien. M. de Coulanges aime et souhaite fort ma présence : je suis dans la chambre, dans le jardin ; je vais je viens, je cause avec mille gens, je me promène, je ne prends point l’air de la fièvre ; enfin, ma fille, n’ayez point d’inquiétude sur ma santé

Le pauvre Amonio n’est plus à Chelles, il a fallu céder au visiteur ; Madame[2] est inconsolable de cet affront ; et pour s’en venger, elle a défendu toutes les entrées de la maison, de sorte que ma sœur de Biron, mes nièces de Biron[3] ma sœur de la Meilleraye, ma belle-sœur de

  1. Lettre 583 (revue en partie sur une ancienne copie). — 1. La fin de l’alinéa, à partir d’ici, se trouve pour la première fois dans l’édition de 1754 et manque dans l’impression de 1725, dans celles de Rouen et de la Haye (1726) et dans la première de Perrin (1734).
  2. 2. « Madame l’abbesse. » (Édition de Rouen, 1726.) — Marguerite-Guyonne de Cossé, abbesse de Chelles. Voyez la p. 64. (Note de Perrin.) Ses deux sœurs, dont il est question deux lignes plus loin, ̃étaient Marie, qui épousa en mai 1637 le duc de la Meilleraye, et mourut en mai 1710 dans sa quatre-vingt-neuvième année ; et Élisabeth, qui épousa François de Gontaut, marquis de Biron, lieutenant général des armées du Roi, neveu de Biron le décapité, et mourut en décembre 1679. Cette dernière eut trois filles : Louise, mariée en 1684 au marquis d’Urfé ; Marie-Madeleine-Agnès, mariée en 1688 au marquis de Cauvisson, plus connu sous le nom de marquis de Nogaret ; Henriette-Marie, morte sans alliance.
  3. 3. Toutes les impressions antérieures à 1734 portent : « ma sœur de Brissac, mes nièces de Brissac. »