1676 Cossé[1] tous les amis, tous les cousins, tous les voisins, tout est chassé. Tous les parloirs sont fermés[2] ; tous les jours maigres sont observés ; toutes les matines sont chantées sans miséricorde ; mille petits relâchements sont réformés ; et quand on se plaint : « Hélas ! je fais observer la règle. — Mais vous n’étiez pas si sévère.— C’est que j’avois tort, je m’en repens. » Enfin, on peut dire qu’Amonio a mis la réforme à Chelles. Cette bagatelle vous auroit divertie ; et en vérité, quoique vous disiez sur cela les plus folles choses du monde[3], je suis persuadée de la sagesse de Madame ; mais c’est par cette raison que la chose en est plus sensible. Amonio[4] est cependant chez M. de Nevers ; il est habillé comme un prince, et bon garçon au dernier point. Il a veillé cinq ou six nuits Mme de Coulanges. Je vous assure qu’il en sait autant que les autres[5] mais sa barbe n’osoit se montrer devant celle de M. Brayer[6]. Ils m’ont très-assuré[7] que la vendange de cette année m’auroit empirée, et que je suis trop heureuse d’en avoir été détournée. Vous me direz : « Qui vous avoit parlé de cette ven-
- ↑ 4. Marie Charron, dame d’Ormeilles, morte en 1679, et veuve depuis 1675 de Timoléon comte de Cossé, chevalier des ordres du Roi, grand panetier de France.
- ↑ 5. Ce membre de phrase est omis dans l’édition de 1734.
- ↑ 6. « Les plus belles choses du monde. » (Édition de la Haye, 1726.)
- ↑ 7. L’édition de la Haye (1726) donne partout Antonio, au lieu de Amonio.
- ↑ 8. Ce membre de phrase se lit pour la première fois dans l’édition de 1754.
- ↑ 9. Ce nom est remplacé par des points dans l’édition de la Haye, mais il est donné dans une note de la p. 298 : « Brayer, célèbre médecin. »
- ↑ 10. C’est le texte des éditions de 1725 et de 1726. Dans celle de 1734 : « Ils m’ont fort assuré » ; et dans celle de 1754 : « ils m’ont tous assurée. »