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nager ces seconds repas. Le bon abbé vous conseille de mettre un peu haut la pension des gens, afin de vous récompenser un peu par ce moyen. Vous n’en avez d’autre, et cette dépense d’un souper n’est pas médiocre. Envoyez vos mémoires et il croit qu’il vous enverra sans difficulté la quittance de M. Chapin[1]. Il voudroit bien savoir comme vont vos affaires avec M. le Blanc, quand vous aurez reçu vos cinq mille francs : c’est à M. de Grignan à faire entendre cette affaire à M. Colbert.

Je ne crois pas que je ne pleure, quand je verrai ce courrier chargé de dépêches pour M. de Pompone. Je rencontrai avant-hier des chariots chargés de ses meubles, qu’on ramenoit de Saint-Germain ; cela me fit encore une émotion : enfin, ma très-chère, vous comprenez bien cette déroute ; j’ai peine à m’y accoutumer[2].

Je n’aime point à perdre des lettres ; celle qui est perdue, c’est celle du 4e octobre, que je vous écrivis de Livry[3] en allant à Pompone, la veille de mon retour à Paris. Je souhaite qu’il ne m’arrive point la même chose des vôtres : elles me sont extrêmement nécessaires[4] ; vous ne devez pas être si curieuse des miennes, car je vous assure que ma santé est parfaite. Je me vais purger[5] bientôt, pour prendre cette petite eau par contenance, et pour— l’amour de vous. Vous faites un compliment très--

  1. Est-ce ce nom de Chapin ou celui de Chapuis (qu’on trouvera dans la lettre du 25 mai suivant) qui a été altéré par les copistes ?
  2. « Enfin, ma très-chère, vous comprenez bien la peine que j’ai à m’accoutumer à cette déroute, » (Édition de 1754.)
  3. Nous avons plus haut, p. 32-36, une lettre datée de Livry, le 4e octobre. Elle avait apparemment été retardée.
  4. Dans l’édition de 1754, on lit simplement : « Je n’aime point à perdre des lettres ; les vôtres surtout me sont extrêmement nécessaires. »
  5. . « Je me purgerai. » (Édition de 1754.)