Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/136

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1679 point de vos lettres avant-hier[1] ; pour dimanche, je ne m’en étonne pas, car j’avois eu le courrier. J’envoyai chez MM. de Grignan, ils n’en avoient point non plus ; j’y allai le lendemain, qui étoit hier ; enfin il vint une lettre du 28e novembre, de Monsieur l’Archevêque, qui nous persuada qu’au moins vous n’étiez pas[2] plus malade qu’à l’ordinaire. Je passai à la poste pour savoir des nouvelles d’Aix ; car les courriers de ces Messieurs vont mieux que les nôtres ; mais je sus, par Mme Rouillé, que son mari[3], du 29e, ne lui parloit point de vous, mais bien de la disgrâce de M. de Pompone, que M. de Grignan lui venoit d’apprendre. J’attends donc vos lettres de dimanche ; je crois que j’en aurai deux. Je n’ai jamais mis en doute que vous ne m’ayez écrit, à moins que d’être bien malade ; cette seule pensée, sans aucun fondement, fait un fort grand mal ; c’est une suite de votre délicate santé ; car quand vous vous portiez bien, je supportois sans horreur les extravagances de la poste ; car voyez, quelle folie[4] d’apporter d’Aix le paquet de Madame l’Intendante, et laisser le vôtre !

Beaulieu[5] a reçu une lettre de Lyon, d’Autrement[6],

  1. 2. Le texte de 1754 donne mercredi, au lieu de avant-hier (en 1679, le 6 décembre était en effet un mercredi) ; et immédiatement après : « je ne m’en étonnai pas. »
  2. 3. Dans les deux éditions de Perrin : « enfin il vint une lettre de Monsieur l’Archevêque, qui nous persuada que vous n’étiez pas, etc. ; » et deux lignes plus loin : « les commerces, » pour : « les courriers. »
  3. 4. L’intendant de Provence.
  4. 5. Dans l’édition de 1754 : « en effet, quelle folie, etc. ; » à la fin de la phrase : « et de laisser le mien. »
  5. 6. Cet alinéa et le suivant ne se lisent que dans notre manuscrit.
  6. 7. Ce nom est écrit en abrégé dans notre ancienne copie : Autremt. Il s’agit sans doute du petit Allemand dont il est parlé au tome V, p. 91 et 92.