Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/138

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1679 Je vous écrivis mercredi une très-longue lettre ; si on vous la perd, vous ne comprendrez rien à celle-ci ; par exemple, on verra la jeune princesse de Guémené aujourd’hui[1] en parade à l’hôtel de Guémené ; vous ne sauriez ce que je veux dire mais supposant que vous savez le mariage de Mlle de Vauvineux, je vous dirai qu’afin qu’il ne manque rien à son triomphe, elle y recevra ses visites quatre jours de suite[2]. J’irai demain avec Mme de Coulanges ; car je fais toujours ce qui s’appelle visites avec elle ou sa sœur[3]. Nous fûmes hier, Monsieur le Comte, chez vos amies de Leuville et d’Effiat ; elles reçoivent les compliments de la réconciliation et de la gouvernance[4]. Cette d’Effiat étoit enrhumée, on ne la voyoit point, mais c’étoit tout de même ; la jeune Leuville[5] faisoit les honneurs. Je leur fis vos compliments par avance, et les vôtres aussi, ma très-chère. On est bien étonné que Mme d’Effiat soit gouvernante de quelque chose[6]. La maréchale de Clérembaut aura son paquet à

  1. 11. Le mot aujourd’hui manque dans le texte de 1754.
  2. 12. « Le bel et le judicieux usage que celui qui, préférant une sorte d’effronterie aux bienséances et à la pudeur, expose une femme d’une seule nuit sur un lit, comme sur un théâtre, pour y faire, pendant quelques jours, un ridicule personnage, et la livre en cet état à la curiosité des gens de l’un et de l’autre sexe, qui, connus ou inconnus, accourent de toute une ville à ce spectacle pendant qu’il dure ! Que manque-t-il à une telle coutume, pour être entièrement bizarre et incompréhensible, que d’être lue dans quelque relation de la Mingrélie ? » (La Bruyère, édition de M. Destailleur, chapitre de la Ville, tome I, p. 329.)
  3. 13. Mme du Gué Bagnols. — Dans l’édition de 1754 : « ou avec sa sœur. »
  4. 14. Voyez la lettre du 6 décembre précédent à Mme de Grignan, p. 124 et 125, et la note 26.
  5. 15. Voyez tome III, p. 289, note 5.
  6. 16. Les deux éditions de Perrin ajoutent ici : « tout est fort bien. »