Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/281

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1680 de ses mille écus de pension, qu’on le choisit entre huit ou dix hommes de qualité et de mérite, pour l’attacher à Monsieur le Dauphin avec une pension de deux mille écus : voilà neuf mille livres de rente en trois jours. Il retourna[1] sur ses pas à Saint-Germain, pour remercier encore ; car ce fut en son absence, et pendant qu’il étoit ici, qu’il fut nommé. Son mérite particulier a beaucoup servi à ce choix : une réputation distinguée, de l’honneur, de la probité, de bonnes mœurs, tout cela s’est fort réveillé, et l’on a trouvé que Sa Majesté ne pouvoit mieux faire que de jeter les yeux sur un si bon sujet. Il n’y en a encore que huit de nommés[2] : Dangeau, d’Antin, Clermont, Sainte-Maure[3], Matignon[4], Chiverni, Florensac et Grignan. C’est une approbation générale pour ce dernier.

  1. Lettre 784 (revue en partie sur une ancienne copie). — 1. Cette phrase n’est que dans l’édition de 1754.
  2. 2. Le nombre en fut réduit à six, savoir : MM. de Dangeau, d’Antin, de Sainte-Maure, de Chiverni, de Florensac et de Grignan. (Note de Perrin, 1737.) — Sur les huit noms que nous lisons dans la lettre, la Gazette du 24 février n’en omet qu’un : celui du marquis d’Antin, qui ne fut nommé qu’en décembre 1685 : voyez la lettre du 19 décembre de cette année, et le Journal de Dangeau, tome I, p. 266.
  3. 3. Honoré de Sainte-Maure, dit le comte de Sainte-Maure, second fils de Claude de Sainte-Maure, seigneur de Fougerai, menin du Dauphin, puis premier écuyer de la grande écurie du Roi, mort en 1731, à l’âge de soixante-dix-neuf ans. Il était cousin de Montausier. Saint-Simon (tome IX, p. 279) dit qu’il « n’étoit bon qu’à jouer. »
  4. 4. Jacques de Goyon, sire de Matignon, cinquième fils de François de Matignon, comte de Thorigny. Il fut chevalier de Malte en 1651, et connu dès lors sous le titre de chevalier de Matignon ; depuis, guidon des gendarmes écossais et mestre de camp du régiment du Roi, chevalier de l’ordre en 1688, lieutenant général en 1693 ; il mourut à Paris le 14 janvier 1725. Il avait épousé sa nièce, fille et héritière de son frère aîné, morte le 4 avril 1721. Son fils épousa l’héritière de la principauté de Monaco. Voyez tome II, p. 163, note 1.