Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/29

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1679 comme il a accoutumé en automne[1] ; il en est comme guéri. Sa femme et la Bagnols sont à Livry ; je leur ai fait un vilain tour, je les quittai lundi ; j’y retourne demain matin, et elles s’en vont à Charenfon, parce que M. de Bagnols ayant affaire à Paris, il est plus à portée d’y aller que de Livry. Ainsi, ma chère enfant, me voilà toute seule avec votre cher souvenir ; c’est assez, c’est une fidèle compagnie qui ne m’abandonne jamais, et que je préfère à toutes les autres. Il y fait très-parfaitement beau, et vous croyez bien qu’il n’y a point d’endroit où je ne me souvienne de ma fille, et qui ne soit marqué tendrement dans mon imagination, car je n’y vois plus rien que sur ce ton.

Je vis hier Mme de Lavardin et Mme de la Fayette[2] je n’y appris rien de nouveau ; elles vous font l’une et l’autre mille amitiés. Mme d’Osnabruck[3] est venue voir

  1. 15. Ce membre de phrase ne se lit pas dans le texte de 1754, non plus que la phrase qui termine cet alinéa.
  2. 16. « Chez Mme de la Fayette. » (Édition de 1754.)
  3. 17. Ernest-Auguste, évêque d’Osnabruck (en 1692 électeur de Hanovre, voyez tome IV, p. 61, note 6), avait épousé le 17 octobre 1658 Sophie, princesse palatine, fille de Frédéric V, roi de Bohème, et d’Élisabeth d’Angleterre, sœur du père de Madame et du mari d’Anne de Gonzague (voyez tome II, p. 393, notes 3 et 4). On conserve à Hanovre un grand nombre de lettres qui lui ont été adressées par Madame, et qui pour la plupart sont inédites ; M. Ranke a publié de cette correspondance environ deux cents lettres ou fragments de lettres, des années 1672 à 1714. au tome V de son Histoire de France particulièrement au seizième et au dix-septième siècle. L’électrice Sophie mourut le 8 juin 1714, à l’âge de quatre-vingt-quatre ans, laissant, entre autres enfants, Georges-Louis, qui fut roi d’Angleterre. — La Gazette nous apprend (p. 420) que Mme d’Osnabruek était arrivée le 22 août à Maubuisson, chez la princesse Louise sa sœur, abbesse de Maubuisson ; que Monsieur et Madame étaient allés la voir le même jour, et que Madame était demeurée deux jours avec elle. Un mois après, comme le rapporte le même journal (p. 484) > Madame retourna de Fontainebleau à Maubuisson, d’où elle revint le 28 sep-