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Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/294

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1680

M.  et Mme de Pompone, et Mme de Vins, partirent hier pour Pompone jusqu’au retour de la cour. Ils me chargèrent de mille et mille compliments pour vous, et Mme de Vins avec beaucoup de tendresse[1]. Elle me parut aise d’aller avec eux passer ainsi le carnaval ; ils en avoient été prendre le congé[2] à Saint-Germain. Le Roi fit fort bien à M.  de Pompone, et lui parla comme à l’ordinaire ; mais d’être dans la foule, après avoir vu tomber les portes devant lui, c’est une chose qui le pénètre toujours. Ces devoirs-là, à quoi pourtant il ne veut pas manquer dans les occasions, lui font une peine incroyable. Ils reprendront des forces tous ensemble à la campagne : le temps ne guérit pas ces sortes de maux ; mais le courage les soutiendra[3]. Ils sont parfaitement contents et de vous et de moi.

Au reste, ces allées coupées à Condé, dont j’étois affligée, n’ont fait que les plus belles routes du monde : c’est une des plus agréables maisons qu’il y ait en France[4].


1680

786. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, vendredi 1er mars.

Je veux vous parler de l’opéra[5] : je ne l’ai point vu, je

  1. 36. Cette phrase ne se lit non plus que dans notre manuscrit.
  2. 37. « Ils avoient été prendre congé. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  3. 38. Les deux derniers membres de phrase ne sont pas dans le texte de 1737.
  4. 39. Voyez la fin de la lettre du 21 février précédent, p. 274.
  5. Lettre 786. — 1. L’opéra de Proserpine : voyez plus haut, p. 255, note 4.