1680 chez elle exprès avant que de vous écrire. Elle est charmée de Madame la Dauphine ; elle a grand sujet de l’être : cette princesse lui a fait des caresses infinies ; elle la connoissoit déjà par ses lettres et par le bien que Mme de Maintenon lui en avoit dit. Mme de Coulanges a été dans un cabinet où Madame la Dauphine se retire l’après-dînée avec ses dames ; elle y a causé très-délicieusement. On ne peut avoir plus d’esprit et d’intelligence qu’en a cette princesse ; elle se fait adorer de toute la cour : voilà une personne à qui on peut plaire, et avec qui le mérite peut faire un grand effet.
Mme de Coulanges est toujours obsédée de notre cousin[1] ; il ne paroît plus qu’elle l’aime, et cependant c’est l’ombre et le corps. La marquise de la Trousse est toujours enragée : savez-vous qu’elle a changé sur le sujet de sa fille[2] ? Elle n’en vouloit point : elle la veut ; et M. de la Trousse, qui la vouloit, ne la veut plus. Cette division fixe la vocation de cette fille, qui n’en a point d’autre. Le père n’ose se soucier ni d’elle, ni de sa femme, parce que la dame traite tout cela avec un mépris outrageant ; il faut donc étouffer tous les sentiments de la nature :
Pour qui ? pour une ingrate[3]…
- ↑ 8. Le marquis de la Trousse.
- ↑ 9. Henriette-Marie, fille unique du marquis de la Trousse ; elle épousa Amédée-Alphonse, fils du marquis de Voglière et de la princesse de la Cisterne. Il était grand veneur et grand fauconnier du duc de Savoie, et mourut le 14 octobre 1698, à l’âge de trente-six ans.
- ↑ 10. Andromaque, acte V, scène iv.
Fontanges. Voyez la Correspondance de Bussy, tome IV, p. 381, 386, 419 et 430. Les vers suivants circulaient à cette époque :
Sur l’océan de la faveur
Marsillac vogue à pleines voiles
Quoiqu’il ne soit pas grand chasseur,
Pour avoir mis la bête dans les toiles,
Le Roi l’a fait son grand veneur.