1680 Mme de Guénégaud par hasard, l’autre jour chez M. de Chaulnes, me promit de m’y mener avec une commodité qui me tenta : je ne m’en repens pas ; il y avoit beaucoup de femmes qui n’y avoient pas plus à faire que moi. Monsieur le Prince et Monsieur le Duc faisoient beaucoup d’honnêtetés à tous ceux et celles qui composoient cette assemblée.
Je vis Mme de la Fayette au sortir de cette cérémonie ; je la trouvai toute en larmes : elle avoit trouvé sous sa main de l’écriture de ce pauvre homme, qui l’avoit surprise et affligée[1]. Je venois de quitter Mlles de la Rochefoucauld aux Carmélites ; elles y avoient pleuré aussi leur père[2] : l’aînée surtout a figuré avec M. de Marsillac. C’étoit donc à l’oraison funèbre de Mme de Longuevilie que ces filles pleuroient[3] M. de la Rochefoucauld : ils sont morts dans la même année ; il y avoit bien à rêver sur ces deux noms. Je ne crois pas, en vérité, que Mme de la Fayette se console ; je lui suis moins bonne qu’une autre, car nous ne pouvons nous empêcher de parler de ce pauvre homme[4] , et cela tue ; tous ceux qui lui étoient bons avec lui[5] perdent leur prix auprès d’elle : elle est à plaindre[6]. Elle a lu votre petite lettre ; elle vous remercie tendrement de la manière que vous
- ↑ 21. « Il étoit tombé sous sa main de l’écriture de M. de la Rochefoucauld, dont elle fut surprise et affligée, » (Édition de 1754.)
- ↑ 22. « Où elles avoient aussi pleuré leur père. » (Ibidem.) Notre manuscrit donne : « Mlle de la Rochefoucauld… elle y avoit pleuré aussi leur père. »
- ↑ 23. Dans les deux éditions de Perrin : « qu’elles pleuroient. »
- ↑ 24. « De parler du sujet de sa douleur. » (Édition de 1737.) — Immédiatement après, dans les deux éditions de Perrin : « et cela la tue. »
- ↑ 25. « « Avec M. de la Rochefoucauld » (Édition de 1737.)
- ↑ 26. Ces derniers mots : elle est à plaindre, et la phrase qui termine l’alinéa : « Elle vous fera réponse, etc., » ne se lisent pas ailleurs que dans notre manuscrit.