Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/361

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1680 comprenez[1] sa douleur. Elle vous fera réponse ; je l’ai priée de ne se point presser : sa santé est toute renversée ; elle est changée au dernier point.

Vous ai-je dit comme Mme  de Coulanges fut bien reçue à Saint-Germain ? Madame la Dauphine lui dit qu’elle la connoissoit déjà par ses lettres, que ses dames lui avoient parlé de son esprit, qu’elle avoit fort envie d’en juger par elle-même. Mme  de Coulanges soutint très-bien sa réputation : elle brilla dans toutes ses réponses ; les épigrammes étoieht redoublées, et la Dauphine entend tout. Elle fut introduite dans les cabinets l’après-dînée avec ses trois amies : toutes les dames de la cour étoient enragées contre elle. Vous comprenez bien que par ses amies, elle se trouve naturellement dans la familiarité avec cette princesse[2] ; mais où cela peut-il la mener[3]  ? et quels dégoûts quand on ne peut être des promenades, ni manger ! Cela gâte tout le reste : elle sent vivement cette humiliation[4] ; elle a été quatre jours à jouir de ces plaisirs et de ces déplaisirs. Vous avez raison de plaindre M. de Pompone quand il va en ce pays-là[5] et même Mme  de Vins, qui n’y a plus aucune contenance : elle est toute replongée dans sa famille, plus que jamais[6], accablée de ses procès. Elle vint l’autre jour dîner avec moi joliment

Privée de son vrai bien, ce faux bien la soulage[7] ;

  1. 27. « Dont vous comprenez. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  2. 28. « Que par ces amies elle se trouve naturellement dans la privauté. » (Ibidem.)
  3. 29. Dans notre manuscrit : « la ramener. »
  4. 30. Ce membre de phrase n’est pas dans le texte de 1737, et à la ligne suivante les mots et de ces déplaisirs manquent dans notre manuscrit.
  5. 31. « Dans ce pays-là. » (Édition de 1754..)
  6. 32. Les mots plus que jamais manquent dans l’édition de 1754.
  7. 33. La lettre finit ici dans notre manuscrit, qui a seul le vers cité par Mme  de Sévigné.