1680 ce bois avec mon ami Pilois. C’est une très-belle chose, ma fille, que ces allées ; il y en a plus de dix que vous ne connoissez point[1] . Ne craignez pas que je m’expose au serein ; je sais trop combien vous en seriez fâchée.
Vous me dites toujours que vous vous portez bien ; Montgobert le dit aussi : cependant je trouve que la pensée de vous plonger deux fois le jour dans reau du Rhône ne peut venir que d’une personne bien échauffée ; je vous conseille au moins, ma chère enfant, de consulter un auteur fort grave, pour établir l’opinion probable que le bain soit bon à la poitrine. Je fus témoin du mal visible que vous firent les demi-bains ; c’étoit pourtant de l’avis de Fagon. Vous avez eu besoin d’avoir de la force pour soutenir l’excès de monde[2] que vous avez eu : vingt personnes d’extraordinaire à table font mal à l’imagination. Voilà ce que Corbinelli appeloit des trains qui arrivoient ; et qu’il se trouvoit pressé[3] dans la galerie, et ne saluoit ni ne connoissoit personne : en vérité, votre hôtellerie est des plus fréquentées[4] ; c’est un beau débris que celui qui se fait dans ces occasions. Vous souvient-il, ma fille, quand nous avions ici tous ces Fouesnels, et que nous attendions avec tant d’impatience l’heureux et précieux moment de leur départ ? Quel adieu gai intérieurement nous leur faisions[5] ! quelle crainte qu’ils cédassent aux
- ↑ 16. Le texte de 1737 s’arrête ici pour reprendre à : « Vous avez eu besoin. »
- ↑ 17. Dans notre manuscrit, qui reprend ici, les premiers mots de la phrase manquent, et on lit seulement : « L’excès de monde, etc. »
- ↑ 18. « …des trains qui arrivoient ; il se trouvoit pressé, etc. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
- ↑ 19. « Est toute des plus fréquentées. » (Ibidem.) — Le membre de phrase qui suit n’est pas dans le texte de 1737.
- ↑ 20. « Quel adieu gai nous leur faisions intérieurement ! » (Édition de 1754.)