1680 fausses prières que nous leur faisions de demeurer[1] ! quelle douceur et quelle joie, quand nous en étions délivrés ! et comme nous trouvions qu’une mauvaise compagnie étoit bien meilleure qu’une bonne[2], qui vous laisse affligée quand elle part, au lieu que l’autre vous rafraîchit le sang, et vous fait respirer de joie[3] ! Vous avez senti ce délicieux état.
Je vous gronderois de m’avoir écrit une si grande lettre de votre écriture, sans que j’ai compris que cela vous étoit encore meilleur[4] que de soutenir la conversation. Celle de M. de Louvois[5] avec M. de Vardes a fait du bruit : on me l’a mandée[6] de Paris, et qu’il quitta les Grignans et les Montanègres pour cet exilé. On croit qu’il y a quelque ambassade en campagne, dont ses enfants[7] sont fort effrayés par la crainte de la dépense. Je vois pourtant que M. de Grignan a été fort bien traité de ce ministre ; ce voyage ne pouvoit pas s’éviter : il a encore plus coûté à Montanègre[8]. Je trouve bien honnête et bien noble de n’avoir pas paru fâché de son dîner perdu ; je ne sais comme on peut donner de ces sortes de mortifications à des gens qui jettent de l’argent, et qui se mettent en pièces pour vous faire honneur[9].
- ↑ 21. « Qu’ils ne cédassent à nos fausses prières de demeurer ! » (Édition de 1737.)
- ↑ 22. « Est préférable à une bonne. » (Ibidem.)
- ↑ 23. « Respirer d’aise ! » (Éditions de 1737 et de 1754.) — Voyez la lettre du 28 juin 1671, tome II, p. 258 et suivante.
- ↑ 24. « Encore moins mauvais. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
- ↑ 25. Sur le voyage que Louvois fit à cette époque dans le Midi, voyez la Correspondance de Bussy tome V, p. 118 et i37.
- ↑ 26. « On me la mande. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
- ↑ 27. Dans notre manuscrit, par une erreur du copiste, il y a les enfants, et à la fin de la phrase : de la deffense.
- ↑ 28. M. de Montanègre commandoit en Languedoc, comme M. de Grignan en Provence. (Note de Perrin, 1754.)
- ↑ 29. Dans l’impression de 1737 : « pour nous faire honneur. » Le