Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/475

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1680 que mon fils a fait au Buron[1], qui est à moi. Je crois qu’il suivra en tout l’exemple de ce malheureux, et qu’enfin il se mangera lui-même. Vous n’êtes point si malhabile que lui ; car encore on voit le sujet de vos mécomptes : vos dépenses excessives, la quantité de domestiques, votre équipage, le grand air de votre maison, dépensant à tout, assez pour vous incommoder, pas assez au gré de M. de Grignan. Il ne faut point avoir de commerce avec les amis de M. de Luxembourg[2] pour voir ce qui cause vos peines. Mais pour mon fils, on croit toujours qu’il n’a pas un sou ; il ne donne rien du tout, jamais un repas, jamais une galanterie, pas un cheval pour suivre le Roi et Monsieur le Dauphin à la chasse, n’osant jouer un louis ; et si vous saviez l’argent qui lui passe par les mains, vous en seriez surprise. Je le compare aux cousins de votre pays qui font beaucoup de mal, sans qu’on les voie ni qu’on les entende. En vérité, ma fille, je n’ai pas donné toute mon incapacité à mes enfants ; je ne suis nullement habile, mais je suis sage et docile : vous feriez mieux que moi, si vous n’étiez dans un tourbillon qui vous emporte, sans que vous puissiez le rete-

    de Thessalie, Érisichthon voulut abattre un bois de Cérès : vingt esclaves qui venaient armés pour ce travail s’enfuirent devant la déesse. Érisichthon alors prit lui-même la hache, mais Cérès lui envoya une faim dévorante… Enfin il mourut en se dévorant les mains. » (Petit Dictionnaire de Mythologie comparée par M. Val. Parisot.)

  1. 5. Voyez la lettre du 27 mai précédent, p. 422. — Les enfants de Mme  de Sévigné lui avaient abandonné cette terre pour le montant des reprises matrimoniales qu’elle avait droit d’exercer. (Note de l’édition de 1818.)
  2. 6. C’est-à-dire les prétendus devins et sorciers que M. de Luxembourg et plusieurs autres personnes du plus haut rang avoient eu la curiosité d’aller consulter avant la déclaration du Roi du 11 janvier 1680, rendue contre les empoisonneurs et les devins, à l’occasion de la Voisin, qui fut brûlée le 22 février 1680, pour crime de poison. Elle se mêloit aussi de sorcelleries. (Note de Perrin.)