Aller au contenu

Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/551

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Conti, et la douairière avec Mme de Mouci et ses autres amies, ravie de l’absence de sa jeunesse.

Vous me souhaitez, ma fille, quand vous avez bien de la musique et de la joie : vous avez raison, c’est l’humeur de ma mère ; et moi, entre huit et neuf dans ces bois, je dis : « Ah ! que ma fille seroit aise ici ! » Ma chère enfant, tout cela est naturel, et de penser souvent à ce que l’on aime[1].


1680

835. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, ce mercredi 24e juillet.

Vous me représentez votre cabinet, ma chère fille, à peu près comme l’habit d’Arlequin : cette bigarrure n’est pas dans votre esprit ; c’est ce qui me fait vous souhaiter mon cabinet, qui est rangé avec un ordre admirable, et qui vous conviendroit fort bien, car je ne vous ai jamais vue changer d’avis sur les bonnes choses. Je vois d’ici votre belle terrasse des Adhémars, et votre clocher que vous avez paré d’une balustrade qui doit faire un très-bel effet ; jamais clocher ne s’est trouvé avec une telle fraise[2]. Le bon abbé en est fort content ; toute sa sagesse ne le défend point des tentations d’embellir une maison. J’admire souvent l’endroit de son esprit là-dessus, et j’en tire mes conclusions[3] pour la thèse générale des Petites-Maisons.

  1. 14. Les deux éditions de Perrin placent ici le quatrième alinéa de la lettre du 28 juillet. Voyez p. 553, note 15.
  2. Lettre 835. — 1. Le château de Grignan est si élevé, que de la terrasse on voyait le clocher de l’église collégiale au travers de la-balustrade que M. de Grignan venait de faire rétablir. (Note de l’édition de 1818)
  3. 2. « Mes conséquences. » (Édition de 1754.)