Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/66

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1679 Il avoit envie d’être amoureux d’une Mlle  de la Coste"[1] ; il faisoit tout ce qu’il pouvoit pour la trouver un bon parti, mais il n’a pu. Cette affaire a une côte rompue[2] ; cela est joli. Il s’en va à Bodégat, de là au Buron[3], et reviendra à Noël avec M. d’Harouys et M. de Coulanges. Ce dernier a fait des chansons extrêmement jolies[4] ; Mesdemoiselles, je vous les enverrai[5]. Il y avoit une Mlle  Descartes[6] propre nièce de votre père[7], qui a de l’esprit comme lui ; elle fait très-bien des vers. Mon fils vous parle, vous apostrophe, vous adore, ne peut plus vivre sans son pigeon; il n’y a personne qui n’y fùt trompé. Pour moi, je crois son amitié fort bonne, pourvu qu’on la connoisse pour être tout ce qu’il en sait : peut-on lui en demander davantage ?

Adieu, ma très-chère et très-aimable je ne veux pas

  1. 17. Voyez la Notice, p. 212, et les lettres du 25 octobre suivant et du 17 novembre 1688.
  2. 18. Voyez la lettre du 1er avril 1671, tome II, p. 137. — Cette phrase manque dans l’édition de 1754.
  3. 19. Sur le Bodégat, voyez tome IV, p. 306, note 12 ; et sur le Buron, la Notice, p. 213, 214 et la note.
  4. 20. Nous avons déjà parlé de quelques chansons faites par Coulanges pendant son séjour à Vitré, d’une entre autres relative à la nièce de D « escartes, qui est nommée dans la phrase suivante. En réponse aux trois couplets de Coulanges, elle en fit cinq, insérés dans le Recueil de chansons choisies de ce dernier, tome I, p. 202-205.
  5. 21. Ce dernier membre de phrase n’est pas dans l’édition de 1754.
  6. 22. Catherine Descartes, nièce du grand Descartes, était fille de Descartes, seigneur de la Bretallière, conseiller au parlement de Bretagne, et de dame Marguerite Chohan de Cockander ; elle mourut de la pierre vers 1706. On disait à propos d’elle que l’esprit de son oncle était tombé en quenouille. On trouve plusieurs de ses poésies dans le Recueil de vers choisis du P. Bouhours. Voyez les lettres du 14 août 1680 et du 15 mai 1689. — Dans le texte de 1754:« Il y avoit à Rennes une Mlle  Descartes, etc. »
  7. 23. Mme  de Grignan étoit si zélée cartésienne, qu’elle appeloit Descartes son père. (Note de Perrin.)