entreprendre de vous dire combien je vous aime ; je crois qu’à la fin ce seroit un ennui. Je fais mille amitiés à M. de Grignan, malgré son silence. J’étois ce matin avec M. de la Garde et le chevalier : toujours pied ou aile de cette famille[1].
Mesdemoiselles, comment vous portez-vous, et cette fièvre qu’est-elle devenue ? Mon cher petit marquis, il me semble que votre amitié est considérablement diminuée : que répond-il ? Pauline, ma chère Pauline, où êtes-vous, ma chère petite ?
1679
745. — de MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE BUSSY RABUTIN.
Je suis persuadée que vous ne recevrez point cette lettre en Bourgogne, et je le souhaite, mon cher cousin ; je l’écris[2] au hasard. Ma nièce de Sainte-Marie m’a dit que vous veniez incessamment avec l’heureuse veuve. Je pensois qu’elle vînt seule, et je lui fis offrir le logement de ma fille ; mais j’ai bien aisément compris que vous ne vous sépariez non plus à Paris qu’ailleurs : vous ne sauriez être en meilleure compagnie.
J’ai perdu avec beaucoup de douleur celle de ma fille. La pauvre femme partit le 13e du mois passé, avec une