Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/86

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1679 Mme de Coulanges, que pensez-vous que je veuille dire ? je pense comme vous. Mais Mme de Coulanges maintient que la Fare n’a jamais été amoureux : c’étoit tout simplement de la paresse, de la paresse, de la paresse ; et la bassette a fait voir qu’il ne cherchoit chez Mme de la Sablière que la bonne compagnie. À propos, Mme de Villars n’a écrit uniquement, en arrivant à Madrid, qu’à Mme de Coulanges[1] ; et dans cette lettre elle nous fait des compliments à toutes nous autres vieilles amies : Mme de Schomberg, Mlle de Lestrange, Mme de la Fayette, tout est en un paquet. Mme de Villars dit qu’il n’y a qu’à être en Espagne pour n’avoir plus d’envie d’y bâtir des châteaux. Vous voyez bien qu’elle ne pouvoit mieux adresser sa lettre, puisqu’elle vouloit mander cette gentillesse. La reine d’Espagne a fait mille tendresses à Mme de Saint-Chaumont[2] en passant pays ;

  1. 5. Le marquis de Villars avait passé en janvier 1679 de l’ambassade de Savoie à celle d’Espagne. La Gazette annonce sa nomination dans son numéro du 21 janvier, son retour de Turin à Paris dans celui du 8 avril, son départ pour l’Espagne dans celui du 27 mai. Villars avait déjà été ambassadeur en Espagne en 1673, avant la déclaration de la guerre. — Mme de Villars écrivit plusieurs lettres à Mme de Coulanges pendant le dernier séjour qu’elle fit à Madrid. Celles qui se sont conservées, au nombre de trente-sept, commencent au 2 novembre 1679, et finissent au 15 mai 1681. Elles sont non-seulement très-agréables à lire, mais encore très-curieuses, soit par les anecdotes qu’on y trouve au sujet du mariage de Charles II avec Marie-Louise d’Orléans, soit par le tableau que Mme de Villars y fait des mœurs du pays et des usages de la cour d’Espagne. (Note de Perrin.)
  2. 6. Suzanne-Charlotte de Gramont, sœur (du second lit) du maréchal de Gramont, veuve de Henri Mitte de Miolans, marquis de Saint-Chaumont. Elle fut préférée à Mme de Motteville pour la place de gouvernante des enfants de Monsieur. Ayant continué de correspondre avec Daniel de Cosnac, évêque de Valence, l’un des amis les plus fidèles de Madame Henriette d’Angleterre, elle encourut aussi la disgrâce de Monsieur, et fut remplacée par la maréchale de Clé-