Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/146

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1681 reste, je vous assure que si j’étois à la place du Roi en cette rencontre, je voudrois être au moins votre ami, et avoir un commerce de lettres avec vous, et que toute votre famille se sentît de l’estime et de l’amitié que j’aurois pour vous.

Vous croyez, dites-vous, qu’une de vos premières amies[1]lit mes mémoires avec le Roi ; je le crois aussi, et je le souhaite, car j’estime son cœur et son esprit infiniment.

Je serois bien fâché que Mme  de Grignan ne fût plus à Paris quand j’irai[2] ; mandez-le-moi et trouvez bon que nous lui fassions ici mille amitiés. Il y a longtemps que nous n’avons eu de nouvelles de notre ami Corbinelli. Adieu, ma chère cousine : la baronne de Lanty[3]vous embrasse mille fois[4].

  1. 5. « De vos anciennes amies. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.)
  2. 6. « Quand j’irai à ce printemps. » (Ibidem).
  3. 7.Mme  de Coligny. Voyez la lettre précédente, p. 138. — Une autre main que celle de Bussy a ajouté en interligne : « votre nièce."
  4. 8. Une copie, non autographe, conservée à la Bibliothèque impériale(Supplément français, 629, p. 229), donne, au lieu de ce dernier paragraphe, la fin suivante, qui ne se trouve, au moins à cet endroit, ni dans les deux manuscrits autographes, ni dans la première édition (1697):« Jamais femme n’a été si universellement estimée que celle-là ; et il faut qu’elle ait autant de bonté que d’autres grandes qualités ; car d’ordinaire le mérite sans celle-là attire moins d’amis que d’envieux; et tout le monde a été ravi de ses prospérités. Il faut dire aussi la vérité : quelque grande que puisse être sa fortune, elle sera toujours au-dessous de sa vertu. »