1681 Je ne sais si vous savez que Mme de Fontanges[1]est dans un couvent[2], moins pour passer la bonne fête, que pour se préparer au voyage de l’éternité.
Le voyage de Bourbon est rompu. Mais je ne fais que de misérables répétitions : Monsieur votre fils vous mandera tout assurément. La cour a voulu l’appeler M. de Bussy. Celui de Rabutin[3] est demeuré avec celui d’Adhémar que vouloit prendre le chevalier de Grignan, et que Rouville seul a empêché de prospérer[4] ; il faut l’attache des courtisans pour les noms. Je voudrois bien que vous eussiez donné au nôtre tous les ornements que vous lui deviez donner[5]. Celui d’Estrées est comblé de tous les titres qui peuvent entrer dans une maison[6].
Il ne faut point s’attacher à des pensées tristes et inutiles : il vaut mieux croire, comme notre ami Corbinelli me le prêche tous les jours, que Dieu règle toutes choses comme il veut qu’elles soient, et que la place que vous tenez dans l’univers, telle qu’elle est, ne pouvoit point être dérangée
Le P. Bourdaloue nous fit l’autre jour un sermon contre la prudence humaine[7], qui fit bien voir combien
- ↑ 3. « Que la belle Fontanges. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.
- ↑ 4. À l’abbaye de Port-Royal, où elle mourut au mois de juin suivant.
- ↑ 5. « M. de Bussy assurément vous mande tout ; la cour n’a point voulu lui donner d’autre nom. Celui de Rabutin, etc. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.)
- ↑ 6. Voyez la lettre du 15 novembre 1671, tome II, p. 415
- ↑ 7. " Tous les ornements que vraisemblablement vous y deviez donner. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.)
- ↑ 8.Jean, comte d’Estrées, second fils du maréchal d’Estrées, reçut le bâton de maréchal le 24 mars 1681. Il était vice-amiral, et frère du cardinal d’Estrées. Voyez tome II, p. 121, note 4.
- ↑ 9. Mme de Sévigné veut-elle parler du Sermon sur la Providence, qui, dans le Carême de Bourdaloue, est celui du dimanche de la quatrième semaine ? Ce dimanche, en 1681, tombait au 16 mars.
