Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/220

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de ce zèle que le sieur Poussy a voulu faire naître dans le cœur de notre marquise. Ainsi vos droits, qui n’y étoient pas intéressés à mon avis, sont à couvert.

Suscription : Bourgogne. Semur en Auxois. — À Monsieur, Monsieur le comte de Guittaud, chlier des ordres du Roi en son chau Despoisses. À Espoisses, par Semur en Auxois[1].


1683

*906. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE GUITAUT.

À Paris, ce 9e février.

Nous sommes tous si généreux et si bons amis, qu’il ne me paroît pas au pouvoir de l’inconstante fortune de nous faire changer d’avis. Je vous déclare donc, Monsieur, que le plus violent bouillon de mon zèle seroit refroidi par la seule crainte de vous fâcher et de contester avec vous. Mais si d’ailleurs je n’avois point des raisons de laisser un peu reposer cette pensée, je vous ferois convenir, soutenue du bon abbé, que vos droits honorifiques n’en sont nullement offensés : vous auriez une paroisse de plus, dont vous seriez le seigneur supérieur avec toutes les marques ; c’est en Bretagne ce qu’on appelle embellir sa terre, et la rendre considérable, que d’avoir plusieurs paroisses. Mais nous n’en sommes pas à vous persuader ; les avocats le feroient en un moment. Je ne ferai jamais de séjour à cette terre ; et comme j’ai mon habitation dans Époisse, la civilité dont vous faites profession me donnera toujours une des bonnes

  1. 9. Cette suscription est de la main de l’abbé de Coulanges, et non, comme on l’a dit, de Mme de Sévigné. Les mots Bourgogne, Semur en Auxois, sont écrits en haut, à gauche, en deux lignes.