Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/245

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time ! l’homme du monde à qui j’ai le plus d’obligation ! pouvez-vous douter que je ne l’aime de tout mon cœur ? » Cela me plut fort. Il loge chez sa fille, il est à Versailles. La cour part aujourd’hui[1] ; je crois qu’il reviendra pour rattraper le Roi à Auxerre ; car il paroît à tous ses amis qu’il doit faire le voyage, où assurément il fera bien sa cour, en donnant des louanges fort naturelles à trois petites choses, les troupes, les fortifications et les conquêtes de Sa Majesté. Peut-être que notre ami vous dira tout ceci, et que ma lettre ne sera qu’un misérable écho ; mais à tout hasard je me suis jetée dans ces détails, parce que j’aimerois qu’on me les écrivît en pareille occasion, et je juge de moi par vous, mon cher Monsieur ; souvent j’y suis attrapée avec d’autres, mais non jamais avec vous. On dit que M. de Noailles, votre digne et généreux ami, a rendu de très-bons offices à M. de Vardes ; il est assez généreux pour n’en pas douter. M. de Cauvisson est arrivé, cela doit rompre ou conclure notre mariage. En vérité, je suis fatiguée de cette longueur, je ne suis pas en humeur de parler bien, que de M. de Vardes, et toujours M. de Vardes : c’est l’évangile du jour.


916. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À CORBINELLI.

Les grandes affaires que j’eus cette année, et l’opération (en interligne et d’une autre main : des hémorrhoïdes) qu’on me fit au mois d’août, me firent rompre (d’une autre main : interrompre) tout commerce avec mes amis. Je me fis porter en Bourgogne au commencement d’octobre, et de là à Lanty, auprès de ma fille de Coligny, d’où j’écrivis cette lettre à Corbinelli.
À Lanty, ce 10e octobre 1683.

Ma fille de Coligny et moi aimons fort à être partout

  1. 5. Pour un voyage en Bourgogne et en Alsace. Le Roi et la