Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/252

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sieur : c’est une flatterie qu’elle me fait, en s’abaissant pour me relever. Vous avez raison, Monsieur, de croire que la plupart de nos chagrins viennent de notre mauvaise santé, aussi bien que de nos affaires. Les miennes ne sont pas en meilleur état qu’elles étoient il y a trois mois ; cependant je suis gai, parce que je me porte mieux. Les affaires pourront s’échauffer en Flandre ; on n’y fait encore qu’escarmoucher.

Il n’y a rien en de considérable à la levée du siège de Vienne, que la levée du siège. Les Allemands n’ont pas répondu à la chaleur du roi de Pologne. Je crois qu’il a fait un grand butin ; mais il auroit défait l’armée ottomane, si on l’avoit voulu suivre.


1683

920. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ ET DE CORBINELLI AU COMTE DE BUSSY RABUTIN.

Cinq semaines après que j’eus écrit cette lettre, je reçus celle-ci de Mme de Sévigné.
À Paris, ce 4e décembre 1683.

de madame de sévigné.

Si vous saviez, mon pauvre cousin, ce que c’est que de marier son fils[1], vous m’excuseriez d’avoir été si long

  1. Lettre 920. — 1. Voyez, sur le mariage de Charles de Sévigné, la Notice, p. 259 et suivantes. On lit dans le Mercure galant d’avril 1684 : « Il s’est fait un autre mariage en Bretagne qui est très-considérable : c’est celui de M. le marquis de Sévigné, d’une des plus nobles maisons de cette province. Il épousa au mois de février Mlle de Mauron, Elle de M. de Mauron, conseiller au parlement de Bretagne et riche de plus de soixante et dix mille livres de rente. Les mariés étant venus de Rennes en leur maison des Rochers proche de Vitré, le 10 de ce mois, furent salués par une troupe de leurs