qu’une telle équipée. La mère du mari[1] pleura avec Mme de Lavardin, qui pâme de rire, et qui dit à ma fille : « Me pardonnez-vous d’avoir empêché que votre frère n’ait épousé cette infante ? » On conte aussi cette tragique histoire à Mme de la Fayette, qui me l’a répétée avec plaisir, et qui me prie de vous mander[2] si vous êtes encore bien en colère contre elle ; elle soutient qu’on ne peut jamais se repentir de n’avoir pas épousé une folle. On n’ose en parler à Mlle de Grignan, son amie, qui mâchonne quelque chose d’un pèlerinage, et se jette, pour avoir plus tôt fait, dans un profond silence. Que dites-vous de ce petit récit ? vous a-t-il ennuyé ? N’êtes-vous pas content ?
Adieu, mon fils : M. de Schomberg marche en Allemagne avec vingt-cinq mille hommes ; c’est pour faire venir plus promptement la signature de l’Empereur[3]. La Gazette vous dira le reste.[4]
- ↑ 5. Marie de Remond de Modène, veuve en premières noces de Jean-Gabriel Motier de Champestières, et femme en secondes noces d’Emmanuel vicomte d’Alègre, qui recueillit le marquisat d’Alègre dans la succession de Mlle de Seignelai, sa nièce.
- ↑ 6. Il faut sans doute demander, comme l’a imprimé Grouvelle.
- ↑ 7. Il s’agissait d’une double trêve de vingt ans conclue à Ratisbonne le 15 août, la première entre l’Empereur et la France, la seconde entre la France et l’Espagne.
- ↑ 8. Ici devrait se placer une lettre de Mme de Sévigné à Bussy qui se trouvait dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale, p. 238 mais plusieurs feuillets ont été enlevés, et on peut seulement y lire les lignes suivantes, biffées avec un très-grand soin :
« Le même jour que je reçus cette lettre (du duc de Saint-Aignan, Correspondance de Bussy, tome V, p. 408), je reçus celle-ci de Mme de Sévigné.
« À Paris, ce 28e août 1684.
« Vous feriez trop d’honneur à mes pensées… »