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Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/293

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une oraison très-dévote et jaculatoire à sainte Grignan[1], et vous embrasse de tout mon cœur.


de madame de sévigné.

Je vous ai tant écrit, ma bonne, que je ne fais ici que vous embrasser tendrement ; je meurs d’envie de savoir de vos nouvelles ; j’ai bien eu des lettres, mais pas une de vous ; votre belle-sœur me prie de vous dire mille choses, que vous imaginez aisément.


936. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, mercredi 27e septembre.

Enfin, ma fille, voilà trois de vos lettres. J’admire comme cela devient, quand on n’a plus d’autre consolation : c’est la vie, c’est une agitation, une occupation, c’est une nourriture ; sans cela on est en foiblesse, on n’est soutenue de rien, on ne peut souffrir les autres ; enfin on sent que c’est un besoin de recevoir cet entretien d’une personne si chère. Tout ce que vous me dites est si tendre et si touchant, que je serois aussi honteuse de lire vos lettres sans pleurer, que je le serai, cet hiver, de vivre sans vous. Parlons un peu de Versailles ; j’ai fort bonne opinion de ce silence ; je ne crois point qu’on veuille vous refuser une chose si juste[2] dans un

  1. 12. Mlle de Grignan l’aînée, qui voulait se faire carmélite. Voyez ci-dessus, p. 88, la lettre du 25 septembre 1680. — Les mots et jaculatoire ont été supprimés par Perrin, qui ne donne pas non plus l’apostille de Mme de Sévigné.
  2. Lettre 936. — 1. Mme de Grignan sollicitait un dédommagement pour les dépenses extraordinaires que son mari avait été obligé de faire