Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/325

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à mon point ; il faut avoir des heures à soi ; elle vous fait mille et mille compliments ; en voilà beaucoup[1], répondez-y en deux lignes dans ma lettre, et plus de Cuverdan.

Je suis fâchée de la peine que vous avez d’écrire le dessus de vos paquets ; cependant cela fait respirer d’abord.[2]

Suscription : Pour ma très-aimable bonne.


942. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, dimanche 26e novembre.

Tant pis pour vous, ma fille, si vous ne relisez pas vos lettres : c’est un plaisir que votre paresse vous ôte, et ce n’est pas le moindre mal qu’elle vous puisse faire. Pour moi, je les lis et je les relis, j’en fais toute ma joie, toute ma tristesse, toute mon occupation : enfin vous êtes le centre de tout et la cause de tout. Je commence par vous : est-il possible qu’en parlant au Roi vous ayez été une personne tout[3] hors de vous, ne voyant plus, comme vous dites, que la majesté, et abandonnée de toutes vos pensées ? je ne puis croire que ma fille bien-aimée, et toujours toute pleine d’esprit, et même de présence d’esprit, se soit trouvée dans cet état. Il est question enfin d’obtenir : je vous avoue que par ce que vous a dit Sa Majesté qu’elle vouloit faire quelque chose

  1. 40. Ces trois mots : « en voilà beaucoup, » manquent dans l’impression de 1754, qui n’a pas non plus le dernier alinéa.
  2. 41. Ces mots sont écrits au-dessous de la suscription de la lettre.
  3. Lettre 942. — 1. Tel est le texte des deux éditions de 1754, nos seules sources pour cette lettre.