Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/33

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1680 sieur le Coadjuteur qui est à cette place : j’ai extrêmement senti le plaisir et l’utilité de le voir là[1] : rien n’est si bon pour vous. Je tirai l’autre jour à Rennes, du milieu du tourbillon, une heure de conversation avec M. de Chaulnes. Je[2] voudrois que vous sussiez avec combien de bon esprit et d’adresse il a réglé les pas de ce petit Nointel[3] pour l’empêcher de faire l’entendu aussi de sa commission, ménageant la cour et la province, et faisant si bien qu’enfin cette manière d’intendant est sortie de Bretagne. Nous trouvâmes qu’il n’y avoit que lui et vous qui puissiez vous vanter d’être gouverneurs de province ; tout le reste est soumis, et même le Languedoc[4]. Il fit bien valoir la beauté de la Provence, et comme tout y est vif, et passant, et brillant, à cause de ces vaisseaux et de ces galères, et de ceux qui vont et qui viennent d’Italie[5]. Faites-moi bien écrire toute cette arrivée de M. de Vendôme.

Vous voulez, ma très-chère, que je croie que vous n’avez plus de feu secret ; ah ! Dieu le veuille, et que cette poitrine soit tranquille, comme vous le dites ! La santé de M. de Grignan est bientôt revenue. Vous avez

    et venoit d’être nommé ambassadeur extraordinaire en Pologne pour la seconde fois. (Note de Perrin, 1754.)

  1. 12. « De l’y voir. » (Édition de 1754.) — Il s’agissoit de la place de président à l’assemblée des états de Provence, que Monsieur de Marseille (Toussaint de Forbin) avoit occupée avant Monsieur le coadjuteur d’Arles. (Note de Perrin.)
  2. 13. Cette phrase et la suivante ne sont que dans notre copie.
  3. 14. Voyez tome VI, p. 414, note 21.
  4. 15. Le gouverneur du Languedoc était le duc de Verneuil ; il y avait trois lieutenants généraux.
  5. 16. « Qui vont et viennent d’Italie. » (Éditions de 1737 et de 1754.) — La petite phrase qui suit se lit seulement dans notre manuscrit, mais il n’a rien des deux alinéas suivants, qui manquent également dans l’impression de 1737.