Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/370

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1685 joli habit, vous aient consolé dans cette occasion, avec l’espérance que cette mascarade n’est que différée. Mon cher enfant, je vous fais mes compliments sur tous ces grands mouvements, mais faites-m’en sur toutes mes attentions mal placées : j’avois été à la mascarade, à l’opéra, au bal, je m’étois tenue droite, je vous avois admiré, j’avois été aussi émue que votre belle maman, et j’ai été trompée.


Ma bonne, je comprends. tous vos sentiments mieux que personne : vraiment[1] oui, on se transmet dans ses enfants, et, comme vous dites, plus vivement que pour soi-même : j’ai tant passé par ces émotions ! C’est un plaisir, quand on les a pour quelque jolie petite personne qui en vaut la peine et qui fait l’attention des autres.[2] Votre fils plaît extrêmement : il a quelque chose de piquant et d’agréable dans la physionomie ; on ne sauroit passer les yeux sur lui comme sur un autre, on s’arrête. Mme  de la Fayette me mande qu’elle avoit écrit à Mme  de Montespan qu’il y alloit de son honneur que vous, et votre fils, fussiez contente[3] d’elle : il n’y a personne qui soit plus aise qu’elle[4]

Je ne suis pas surprise que vous ayez envie d’aller à Livry ; bon Dieu, quel temps ! il est parfait[5] ; je suis depuis le matin jusqu’à cinq heures dans ces belles allées, car je ne veux point du froid du soir. J’ai sur mon dos votre belle brandebourg, qui me pare ; ma jambe est gué-

  1. 5. Dans l’original, ce mot est écrit vrament voyez ci-dessus, p. 225, et ci-après, p. 438.
  2. 6. « Il est vrai que c’est un plaisir, etc. » (Édition de 1754.d)
  3. 7. Il y a contente, au féminin, dans l’autographe.
  4. 8. Les éditeurs précédents avaient substitué Mme  de la Fayette au pronom elle.
  5. 9. « … d’aller à Livry : le temps est parfait. » (Édition de 1754.)