Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/422

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premier août ; vous êtes en lieu de faire précisément tout ce qu’il faut ; mais il est certain que je n’ai besoin de rien, si les gouverneurs ne viennent point à Rennes ; car je n’irai point aux états, et je suis assurée qu’ils m’en dispenseront, et qu’ils ne voudront pas m’empêcher d’être juste au rendez-vous que vous m’avez donné.



968. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ ET DE CHARLES DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, dimanche 8e juillet.

de madame de sévigné.

Vous êtes trop bonne et trop aimable, ma chère Comtesse, vous prenez des peines infinies pour nos habits ; mais vous contez tout cet embarras si plaisamment, qu’il n’y a pas moyen de vous en plaindre. Vous me faites plus brave que je ne voulois ; mais je prends la chose en patience, quand je songe que je serai à votre goût, que je serai à la mode, que je serai comme Mmes  de Schomberg et de la Fayette, et qu’assurément je verrai Mme de Chaulnes en quelque lieu qu’elle passe ; et mieux que tout le reste, c’est que je vous verrai aussi, et vous ferai honneur de ce que vous avez choisi pour moi. Mon fils est fort content d’être aussi bien que M. de Coulanges. Nous avons ici un temps épouvantable : quand la pluie commence en ce pays, on est perdu. Mme de Chaulnes ne doit pas craindre les chaleurs ; elle me paroît transportée d’avoir M. de Fieubet pour commissaire[1] ; j’en suis ravie aussi, et j’avoue que je n’eusse jamais cru qu’on eût mis la main en si bon lieu. Je trouve que nos

  1. Lettre 968. — 1. Voyez ci-dessus, p. 398, la note 27 de la lettre du 13 juin précédent.