Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/438

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Je ne souhaite nulle prospérité à M. de Monmouth, sa révolte me déplaît ; ainsi puissent périr tous les infidèles à leur roi[1] !


1685

971. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ ET D’EMMANUEL DE COULANGES À MADAME DE GRIGNAN[2].

Aux Rochers, mercredi 1er  août.
Réponse au 25 et 28 juillet.

de madame de sévigné.

Je revins de mon grand voyage hier au soir[3], ma chère belle : je dis adieu à nos gouverneurs le lundi à huit heures du matin, les suppliant de m’excuser si je les quit-

  1. 17. Le duc de Monmouth fut décapité le 25 juillet, c’est-à-dire trois jours après la date de cette lettre. (Note de Perrin.) — Mme de Sévigné avait connu personnellement le duc de Monmouth : voyez tome III, p. 59, et la note 8. — On trouve dans le Journal de Dangeau (tome I, p. 199) les détails suivants : « M. de Monmouth vint attaquer les troupes du Roi le quinzième du mois ; il fut battu et poursuivi, et pris le dix-septième, caché dans un fossé et déguisé. Le duc de Monmouth n’oublia ni soumissions ni prières pour toucher le Roi, tout cela fort inutilement ; on le mena à la Tour, et quelques jours après il eut le col coupé ; il montra ce jour-là beaucoup de résolution et mourut très-fermement. Il n’étoit ni catholique ni de la religion anglicane, mais véritable illuminé. Il a soutenu que la duchesse de Monmouth n’étoit point sa femme, qu’il ne l’avoit prise que par force, mais qu’il avait épousé Mme Henriette Winthor, et lui a envoyé de dessus l’échafaud des cachets et des bijoux qu’il avoit d’elle, priant celui qu’il en chargea de les lui porter en Zélande, où elle attendoit l’événement de son entreprise. » — Voyez le récit détaillé de l’exécution dans la Gazette du 4 août.
  2. Lettre 971. — 1. Cette lettre a été revue sur l’autographe pour l’édition de 1818. Une nouvelle collation a fourni un certain nombre de modifications, dont plusieurs ne sont pas sans importance.
  3. 2. « Je revins hier au soir de mon grand voyage. » (Édition de 1754.).