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le sont pour nous. Adieu, ma très-aimable enfant : reposez-vous toujours en m’écrivant, et ne négligez point une santé qui m’est si chère.


1680

846. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ ET DE CHARLES DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, ce mercredi 28e août.

de madame de sévigné.

Vous[1] croyez que Pilois ne sait pas votre nom ? détrompez-vous, il est trop bon courtisan, et me parle souvent de cette pistole que vous lui donnâtes dans le comble de l’affliction de la mort de sa vache, et que sans cela il étoit perdu. Enfin partout où je suis, votre nom y est célébré ; il vole, il vole jusqu’au bout du monde, puisqu’il est en ce pays.

Oui, assurément, ma très-chère, je suis fort aise que vous alliez vous coucher au lieu de m’écrire[2] ; et quelque amitié que j’aie pour vos lettres, vous savez que j’aime encore mieux votre repos et votre santé. Mon fils arriva un peu après que mes lettres furent parties ; il amena Monsieur de Rennes, et un marquis assez honnête homme, ami de M. de Lavardin[3], et un abbé Charrier[4], fils de notre bon ami de Lyon. Ce prélat n’a été qu’un jour ici ;

  1. Lettre 846 (revue en grande partie sur une ancienne copie.) — 1. Tout ce premier alinéa manque dans les deux éditions de Perrin, qui ont seules la première phrase de l’alinéa suivant.
  2. 2. Les mots « au lieu de m’écrire » ne sont pas dans le texte de 1754.
  3. 3. « Monsieur de Rennes, un marquis ami de M. de Lavardin. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  4. 4. Abbé de Quimperlé. Voyez la lettre du 1er septembre suivant, p. 49, et celle du 7 mars 1685.