Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/466

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1685 je ne veux rien envisager dans l’avenir qui me puisse déplaire. Je veux voir la noce de Mlle  d’Aterac[1] à Livry, dans cette même chambre : c’est une fête qui doit encore honorer cette forêt ; je serai ravie d’en être. Pourquoi, ma belle, avez-vous été si peu à Versailles ? C’est bien de la peine pour un moment. Je vois que vous êtes toujours contente de Mme  d’Arpajon ; si nous avions choisi une dame d’honneur, il me semble que nous n’aurions pas pu en souhaiter une autre. J’aime vos Grignans de se déranger un peu pour moi : je suis leur bonne, comme à vous. Mon fils est revenu des états avec M. de la Trémoille, qui est reçu à Vitré comme le plus étranger des princes d’Allemagne. Je crois que les Rochers iront dîner à Vitré et que Vitré viendra souper aux Rochers. M. de Chaulnes pourra bientôt vous conter autant de choses que mon fils nous en conte ici ; je doute que vous puissiez y avoir autant d’attention ; mais en gros : M. de Chaulnes a eu des chagrins qui ont été enfin réparés et raccommodés ; M. d’Harouys a sujet d’être content des états et de tous ses amis : en voilà assez pour vous mettre l’esprit en repos. Je ne sais qui pourra vous apprendre des nouvelles de Paris, quand je ne serai plus ici ; je vous en dirois beaucoup aujourd’hui, si je vous mandois tout ce que je sais : j’aime mieux remettre à Bâville. Je suis étonnée que notre petit Coulanges ne soit point alarmé de la colère de Mme  de Louvois : il prétend que ce ne sera pas une affaire de se justifier, et ne veut point écrire, il veut parler ; mais cependant on se confirme dans tout ce qu’on croit ; on se plaint, on dit des choses fâcheuses et dures, et l’on s’accoutume à ne nous plus regarder que comme des ennemis. N’admirez-vous point

  1. Lettre 977. — 1. Dans l’édition de 1754, la seule qui donne cette lettre : « de Mlle  d’A… »